La Gouvernance,

pilier stratégique de la transmission et de la pérennité

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La gouvernance d’entreprise est bien plus qu’une simple structure organisationnelle. Elle est le cœur battant de toute stratégie de transmission et de pérennité. C’est la manière dont un dirigeant s’entoure pour prendre des décisions cruciales et garantir l’avenir de son organisation. 

Ce thème a été le sujet d’un cycle de six mois organisé par la commission Gouvernance de l’association NAPF, dont le Groupe SOFIRA est partenaire. Anne Raguideau, présidente du groupe, a participé à ces échanges aux côtés de dirigeants comme Denis Pourlier-Cucherat, directeur général du Groupe KERAN, et Gérald Monbeig-Andrieu, directeur général de Babbco (Groupe Socomore).

 

La gouvernance comme levier de transmission

Pour Anne Raguideau, la gouvernance est indissociable du processus de transmission, en particulier dans les entreprises familiales :

« C’est avant tout transmettre un projet d’entreprise et des valeurs. Il ne suffit pas de tendre le témoin, il faut aussi être prêt à le saisir et que la trajectoire soit claire. La gouvernance apporte un cadre et un filet de sécurité face aux choix complexes qui touchent à la transmission, à la croissance ou à l’évolution du modèle. »

Elle rappelle que la gouvernance permet d’instaurer des règles partagées, de former les successeurs aux outils de décision et de garantir la cohérence entre le projet d’entreprise et les dynamiques familiales.

Deux enseignements clés émergent de son expérience :

  • Décider à plusieurs ne s’improvise pas : la gouvernance s’impose comme indispensable pour une transmission réussie.
  • La transmission prend du temps : elle suppose anticipation, cohabitation entre générations et acceptation du changement.

L’importance des regards extérieurs

Dans ce processus, les intervenants extérieurs – administrateurs indépendants, experts ou partenaires – jouent un rôle crucial. Ils apportent une vision différente, rassurent les parties prenantes et enrichissent la réflexion stratégique.

« Ces échanges ont été une bouffée d’air, parfois un miroir de ce que l’on vit dans nos entreprises. On apprend beaucoup par l’expérience des autres », souligne Anne Raguideau.

 

Des visions partagées par d’autres dirigeants

Pour Denis Pourlier-Cucherat (Groupe KERAN), la transmission réussie repose sur l’ouverture et l’implication des collaborateurs :

« La transmission du capital doit permettre de préserver la culture et les valeurs de l’entreprise. C’est un moyen de conserver les talents, de les motiver et d’en attirer d’autres. »

Il identifie trois clés de réussite : anticiper, mettre en place un organe de gouvernance solide incluant des regards extérieurs, et éviter la concentration excessive du capital.

De son côté, Gérald Monbeig-Andrieu (Babbco – Groupe Socomore) insiste sur la valeur créée par le partage, au-delà de l’actionnariat :

« Le partage crée de la valeur, bien au-delà de l’intéressement. C’est aussi l’engagement des salariés, le mécénat, l’environnement de travail. »

Dans son groupe, la gouvernance intègre directement les salariés, qui détiennent plus de 5 % du capital. Pour lui, trois facteurs sont déterminants : associer les salariés à la gouvernance, utiliser toute la palette d’outils disponibles (administrateurs indépendants, communication, actionnariat salarié) et accepter qu’il n’existe pas de modèle unique.

Un pilier de continuité et de confiance

Au travers de ces témoignages, un constat s’impose : la gouvernance est bien plus qu’une obligation.
Elle constitue un levier de continuité, un facteur de confiance et un pilier stratégique pour assurer la transmission et la pérennité des entreprises.

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